CHANT SUD

de HENRI PERRIER GUSTIN

© EDITIONS ALCYONE, COLL. SURYA


Né en 1968 à Grenoble Henri PERRIER GUSTIN a passé son enfance à Lyon et fait ses études en région parisienne et à Hong Kong. En 1991 il s’installe pour quatre ans au Japon, effectue en 1995 un voyage de neuf mois en Asie sur la route de la Soie dont il a tiré un récit de voyage. Après un passage à Paris, il s’établit trois ans avec sa famille en Grèce, avant de s’installer en région parisienne en 2000. Il vit et écrit à Marseille depuis 2014.

Auteur de poésie et de récits de voyage. Publie en revues depuis 1991: Journal des Poètes, Arpa, Traces, Verso, Coup de Soleil, Voix d’encre, Poésie Première, Les Archers, Lichen, Bouts du Monde.



Je me suis installé à Marseille il y a une dizaine d’année, fasciné par sa lumière. Né au milieu des montagnes de mes ancêtres savoyards et dauphinois, j’ai été rapidement attiré par la mer, par les villes portuaires d’Asie, Hong-Kong, Tokyo. Je me suis rapproché de la Méditerranée lors d’un séjour à Athènes. Aujourd’hui la géographie de Marseille et de la Provence, la mer et l'arrière-pays sont une source régulière d'inspiration. H.P.G.

TEXTES


Apparition sur le quai


Un grand mur de pierre,

au bord du quai,

façade gris ocre,

éclatante de lumière,

nue.



Dans les étages,

une femme,

Belle, derrière sa fenêtre.



Sur un fil de linge,

l'éclat carmin d'une étoffe,

comme un message,

un signe de vie.



**



Envol à Montredon


Le jour se lève,

une mouette lance

sa joie insouciante,

un trait blanc

une incandescence,

sur un rocher.



**



Le Prado


En face une terrasse au sud,

avec ses plantes ornementales,

ses cactus, ses palmes ombrageuses.



La lumière de l’Est

laisse sur les murs

comme un éclat,

murmure du jour, à l'ombre des palmiers.



Où disperser ces poussières

que les vents

projettent au coin de nos yeux ?



**



Là-haut


De là-haut,

de toutes ses dorures,
elle veille sur la ville.



Sous ta colline reine,

vert sombre au soleil,
Marseille,

je t’ai aimée.



Vieilles légendes,

tuiles dépareillées,

murs décolorés,

dispersés aux vents bruts.



Et je me suis glissé dans ta Lumière.



**



Le port la nuit


L'air sent la mer,

les algues,

une odeur forte, entière,

venue des profondeurs du temps.


Des relents de graisses chaudes,

des filets de pêcheurs

au parfum de sel.


La nuit,

ça sent le rance.



**



Le temps qui passe


Ombre des feuilles,

au Pavillon de Chine,

à la surface de l’eau,

ginkgos et bambous se mêlent.


Une toile flottante,

un panier tissé,
se dispersent au vent du soir.


Deux aigrettes se glissent

au-dessus de l’étang,

leurs ailes déployées

dessinent une aura
de poudre d’or.


Trois stèles de pierre,

comme écorces d’arbres gravées,

laissent leurs signes

aux vents.


Sur le cadran solaire,

une tige de bambou

marque l’heure.



**



Voir la fleur de l’olivier


Dans l'agitation de la ville,

prendre encore le temps

de poser un instant

le regard

sur l'insolite et discrète

fleur de l’olivier.



**



Port de Niolon


Une mouche, une mouette,

premiers jours de février,

les amandiers sont en fleur.


Echos des goélands,

des drapeaux

émiettés par le vent.


En contrebas

d’une falaise,

à son aise,

le pêcheur.


Dans le clair de l’eau,

va-et-vient d’une barque,

les amandiers sont en fleur.


Extraits de Chant sud

de Henri Perrier Gustin

© Editions Alcyone

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CHANT SUD

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