Michel Cosem

L'encre des jours, Michel Cosem

Editions Alcyone, Collection Surya, 2016

Cet ouvrage est orné d'un dessin acrylique et encre.

ISBN : 978-2-37405-008-9

Michel Cosem, Prix Artaud, Prix Malrieu en poésie, dirige la revue et les Editions Encres Vives qu'il a fondées à Toulouse. "Poète du bonheur intérieur" selon Robert Sabatier (La poésie française du XXème siècle), "voyageur contemplatif dans l'aveuglant paradis" selon Gilles Lades, il est l'auteur de nombreux recueils de poèmes et romans. L'amour de la nature, de l'imaginaire et du voyage sert de fil conducteur à cette œuvre.


Voici ce qu'écrit Gaëlle Josse à propos de l'oeuvre et de la démarche de Michel Cosem :
" Michel Cosem ne cherche pas l'inspiration, elle vient à lui car il regarde le monde. La beauté est là / inattendue, inespérée / toute blanche et nue / sans mémoire / sans cicatrice. Il y a en lui quelque chose d'un Monet arpentant la campagne, chevalet et boîte de couleurs en bandoulière, célébrant le jour en guettant ses plus infimes nuances de lumière.
Être là au moment juste, et savoir dire. "Capter la lumière des choses avant qu'elle ne s'éloigne", disait Bashô pour définir l'art poétique du haïku. Par instants, nous n'en sommes pas si loin, avec cette façon qu'a l'auteur de respirer, de poser son regard et de laisser les choses parler d'elles-mêmes, par leur seule présence. (...) Nous sommes ici en poésie. En pure poésie, écrite à l'encre vive du bonheur d'être. "

Et Jacqueline Saint-Jean d'ajouter :

" L'Encre des jours : 156 textes écrits au fil de ses pérégrinations de voyageur-poète. Pays toulousain, Ariège, Gers, Espagne, Lot, Aubrac, Landes, Pays basque. Le livre s’ouvre sur un hameau au nom emblématique de Goutteronde et s’achève sur Toulouse. Avec une  attirance pour des lieux à l’abandon, vieux moulins, fermes ou villages désertés, églises romanes. Chaque prose capte ici un lieu, un instant, saisis dans leur vérité et leur mystère. Une attention bienveillante et  songeuse recrée chaque microcosme, par le prisme des sensations vives, la saisie de détails justes, la focalisation finale sur un gros plan « la seule maison qui ressasse sa pauvre histoire près d’un buisson », la reprise d’un motif ou d’un questionnement. Chaque évocation a sa note dominante, mélancolie ou allégresse,  inquiétude ou paix, ennui ou désir. Ainsi nait une harmonie subtile. Souvent, l’instantané s’ouvre au jadis et au lointain car « on marche sur des signes, des noms et des histoires », et « l’imagination suit son cours entre les peuples engloutis et les peuples à venir ». Des présences l’habitent, passants, miséreux, éboueur ou voyageur, ombre de Machado ou de peintres d’antan. Des métaphores aiguisent et transfigurent la perception, « le froid aux mâchoires blanches », Sète en « pieuvre endormie dans la mer », ou la plaine calme en « mariée ». Tout parle ici au poète, qui contemple, écoute interroge la vie secrète des arbres des plantes des eaux ou des pierres. Qui ont ( comme les sciences nous l’apprennent) « des connivences et des alphabets connus d’eux seuls. Pourtant je suis là et je comprends tout ». C’est  bien là l’univers de l’auteur, sa communion souvent animiste avec la nature, son « écoute des multiples voix intérieures », son aspiration à renaître, «  à se laver le visage  et le corps », à garder sa part de rêve. Ses questions aussi.  Est-ce aptitude au bonheur, comme on l’a souvent dit ? Ou sérénité conquise sur les ombres, qui passent encore ici, à travers  l’abandon des lieux « qui est le dernier parti ? », la sourde inquiétude face « au  poison de la destruction », « l’Histoire cruelle toute vibrante des cris de haine », le réveil de la douleur « le vol noir qui déchire notre cœur », « la concupiscence aux yeux malades » et la misère du monde. Malgré tout : « Mon écriture et mes rêves ont survécu : cela suffit ».
Veilleur d’éphémère, « instant d’éternité » ou « fête de l’instant », le poète réenchante « ces chemins du regard qui sont les seuls possibles dans la probable tourmente », nous ouvre à la beauté de  l’ordinaire, à l’accord possible au monde. "

N.B. Vous pouvez écouter des poèmes de Michel Cosem en cliquant sur la flèche du fichier MP3 en bas de page.

 

Ci-dessous : quelques extraits de L'encre des jours :

Palmiers endormis comme venus là par hasard et surpris tout simplement par l’aube, odeur de café, d’encre s’échappant des journaux du matin, immeubles blancs repeints de la nuit, enfant allant à école en sautillant : juste ce qu’il faut pour que le jour s’éveille, que les mots se rassurent et s’envolent et que tout naisse en harmonie. Les ombres de la nuit se cachent-elles encore quelque part ? Mon écriture et mes rêves ont survécu : cela suffit. (Peniscola, Espagne)


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La tour ronde du moulin se chauffe une fois de plus au soleil. Un duvet ami passe tout près d’elle et les trois vieux pins parasols regardent stoïquement la scène. Ils ont perdu – et le moulin aussi – le rythme des saisons. Il n’y a plus que des grains de poussière à moudre sous la meule. Seuls les châteaux au hasard des collines lui font parvenir à coups d’oiseaux quelques petits messages et cela ne change pas depuis un siècle. (Monbrun, Gers)

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Dans la sapinière silencieuse il pleut. Le chemin d’humus roux a tracé un axe de lumière. Quelques genêts sont là penchant leurs fleurs jaunes vers d’imperceptibles traces. J’écoute ce que se disent les sapins noirs tous droits et dressés dans une vaine concurrence. Ils comparent leur progrès et la force de leur sève, estiment leur hauteur. Ils partiront tous ensemble sous la scie des bûcherons pour des ailleurs bien improbables. (St-Saury, Cantal)

 

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Dans les ruelles sombres et veloutées de mousse une ombre est passée venant du porche de l’église. C’est une lionne à six têtes et à la queue épaisse où ont éclos deux autres têtes. Elle s’est effacée dans le flou de la pierre telle une caresse et va selon le rite millénaire – la peur est à l’origine de l’obéissance ‒ à pas menus pour son labeur secret. On entend simplement le frôlement de ses pieds nus. (Beaulieu, Corrèze)                 

Michel Cosem, extraits de L’encre des jours

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L'encre des jours, Michel Cosem

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Poèmes de Michel Cosem dits par Silvaine Arabo

Michel Cosem

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