Jean-Louis Keranguéven

De l'arbre il faut te souvenir, Jean-Louis Keranguéven

Editions alcyone, Collection Surya

Cet ouvrage est orné de dessins de Michel Audouard.

ISBN : 978-2-37405-012-6

Jean-Louis Keranguéven, poète d'origine bretonne et d'adoption montpelliéraine, a publié une quinzaine de recueils dont plusieurs ont été récompensés. Parmi ses dernières publications :
- Au delta des paumes, Ed. Le petit pavé 2011
- Au silence consenti, Ed. De L'Atlantique  2012
- Patients comme les algues, Ed. Douaiyeul   2013
Il a également publié dans diverses revues.

L'arbre a toujours fasciné l'Homme. Comme beaucoup d'autres enfants, c'est entre ses branches que Jean-Louis Keranguéven a tenté les premières aventures et construit ses cabanes et ses thébaïdes.
Plus tard, l'arbre devenu - par le biais de la connaissance - symbole, objet de vénération ou de destruction, il s'agissait pour le poète de s'interroger et de faire le bilan de cette longue complicité.
Sous l'influence des maîtres chinois, l’arbre étant devenu compagnon de route indispensable, c'est à une plongée dans ses racines que le poète nous convie. Comme il l'écrit : Quête de la canopée, écoute du tutoiement des branches, selon un parcours à contre-sève dans une promesse arborescente.

Vous pouvez écouter des poèmes de J.L. Keranguéven en cliquant sur la flèche du fichier MP3 en fin de page.

 TEXTES

quand il se
fut extrait de
ses racines

le vieux chêne
observa son
squelette blanchi

songeant à tous
les beaux navires
qu'il aurait pu porter

                       plutôt que des
                       pendus

**

hébétés par
la laideur

nous enlaçons les
troncs pour
suivre la

rumeur sereine de
l'océan à l'étiage
de nos écorces

**

j'erre dans
la verticalité
du tronc d'un
pin et ses

écorces me transportent
à marée basse où
je bois dans tes yeux
l'élixir du matin

**

l'espace est
labouré du
chant nouveau
des merles

tandis que l'on
s'apprête à
célébrer la sève

je demeure à
l'écart et m'
enquiers du

moindre renflement
qui pourrait
fleurir mes
phalanges

Poèmes  de JL Keranguéven, extraits de

De l'arbre il faut te souvenir

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Sur le recueil de Jean-Louis Keranguéven, Jean-Louis Bernard écrit :

   JL Keranguéven poursuit son oeuvre aux superbes éditions Alcyone, accompagné par les très belles encres de  Michel Audouard. Cette oeuvre est échange primordial et archaïque avec les puissances telluriques (et leurs représentants) qui peuplent de toute éternité un monde où nous ne sommes que de passage. Elle est aussi (par concomitance, pourrait-on dire) questionnement prenant soin de l'ineffable, en des formes parfois ambigües. Lorsque le poète écrit ainsi : "rencontre / inopinée d'une / essence rare / isolée /qui sue les interrogations", de quelle essence parle-t-il ? Simplement de l'arbre ou aussi de tout autre chose ?

   L'arbre peut ici être vu comme la métaphore de la matière du monde. La parole de JL Keranguéven est alors projection mélancolique de l'âme dans cette matière, jointe à un art de l'effacement à nul autre pareil. Ici repose le dernier mot du dénuement : "l'écriture / hoquetant sous / l'onomatopée // avant de / célébrer les / obsèques du mot".

(...) Les poèmes de JL Keranguéven sont pierres plates, lisses, épurées, qu'on pose sur le sol et sur lesquelles, à mesure, on mrche. Ainsi se construit le chemin, en une ascèse guillevicienne de l'écriture frôlant en permanence l'indicible et revenant, in fine, à ce qui nous fait hommes : "inlassablement / questionnée la / mémoire de / l'arbre a / préféré te // condamner à ta / propre interrogation".

Jean-Louis Bernard

De l'arbre il faut te souvenir, JL Keranguéven

Prix global en euros : 14,00€ (+ port /emballage : 4,00€)

Poèmes de Jean-Louis Keranguéven dits par Silvaine Arabo

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