N.B. Nous avons édité un second puis un troisième recueil de JP Farines : Passant(s) et L'autre je. Pour en lire les textes, voir après la page ci-dessous, consacrée à son premier recueil Petits poèmes du jour et de la nuit (après la photo de JP Farines).
Petits poèmes du jour et de la nuit, Jean-Pierre Farines
Editions Alcyone, Collection Surya.
Cet ouvrage est orné d'un dessin à l'encre de Chine.
ISBN : 978-2-37405-008-9
Jean-Pierre Farines est né à Paris en 1941 mais il a passé une grande partie de son enfance à Cahors avant de venir à Clermont-Ferrand où il a fait ses
études de Lettres. Amoureux du Causse de Quercy, de l'Auvergne, de la Bretagne, de l'Allemagne... Ecrivain et poète publié dans de nombreuses revues, il est l'auteur de recueils de poésie et de romans policiers. Co-fondateur de
la revue de poésie Arpa, il s'est également beaucoup investi dans la mise en scène théâtrale. Auteur de nombreuses pièces jouées par différentes troupes, il reste à l'écoute, attentif à
tout ce qui rappelle le mystère et réveille l'étonnement d'être dans cette vie.
Evoquant son recueil Petits poèmes du jour et de la nuit, Jean-Pierre Farines écrit :
Nous appartenons à deux mondes. Celui où nous ouvrons les yeux chaque matin et celui, toujours présent mais invisible, dont nous oublions jusqu'à
l'existence. Un monde fait d'inconnu et perpétuellement recréé.
Marcher vers ce silence et cette nuit qui revient. Entendre la poésie dire la
présence. Chaque instant offre la vie et la mort dans un bouquet sans cesse renaissant. Des images en apparence ordinaires et qui ne le sont pas, que je ne vois pas parce que je fuis une réalité qui ne cesse de me rappeler.
La beauté est entre les lignes, indicible, qui demande seulement à être reconnue, tant pis pour celui qui veut la saisir. C'est par nos yeux que le monde se regarde.
Vous pouvez écouter des poèmes de Jean-Pierre Farines
en cliquant sur la flèche du fichier MP3 en bas de cette page.
TEXTES
Le jour est né d'un arbre en fleurs Celui qui retient le ciel juste au dessus de la colline Tous les pétales sont tombés en pluie comme des graines de lumière pour ensemencer la nuit.
**
Gribouillis
des branches nues
sur le ciel gris
Marcher la tête en l’air
sur les sentiers des rêves
conduit vers d’autres vérités
**
Le ciel échafaudait ses merveilles
Le vent Les nuages La pluie Le soleil
Et c'était par mes yeux qu'il se regardait.
**
Un souffle doucement froisse le silence
Imperceptiblement
les arbres se balancent Le chat a entrouvert un œil
Mais le ciel est trop loin L'arbre apaise ses feuilles
C'était juste le temps qui respirait plus fort Et la vie se rendort.
**
C'était une colline avec des pierres blanches Pour marquer tous les jours d'un signe de bonheur
Puis la pierre est devenue grise La colline est si vieille que tous ses os se brisent
Et le vent souffle la poussière de nouvelles enfances.
Jean-Pierre Farines, textes extraits de Petits poèmes du jour et de la nuit
Copyright Editions Alcyone, reproduction interdite sur tous supports
A coups de notations, courtes proses, distiques, brefs poèmes aux vers décalés, Jean-Pierre Farines traduit le cœur de son expérience
poétique. Il s'affronte à l'évidence, l'heureuse et facile évidence :"Ne rien chercher/ marcher seulement/ à chaque instant tout est là", et à son opposé, la perfide négation :" A chaque instant/
le refus d'être/ et cette attention plus secrète/ qui œuvre au noir".
Saisi d'ivresse sensorielle, mais requis par la lucidité, le poète
fait front :il s'éprouvera au plus près des choses et du silence pour atteindre au "vrai regard", au-delà du masque. Il sait se poser en révélateur: "le silence devint lumière… et l'invisible/ devient éblouissant".
Attentif aux mystères du cosmos (le "magma obscur"), pressentant ce qui n'existe pas encore, il donne le statut de langage aux "frémissement des arbres". Mais pourquoi ne peut-il "se pardonner d'être" ?
Le poète se reconnaît comme un lieu de contradictions, affronté aux "jeux de miroir" d'une évidence dévoyée, à l'amour devenu "sans objet", au silence
clos sur lui-même comme une fin de non-recevoir
Le paradoxe est souvent cruel, qui révèle les écueils de la vie spirituelle :"La vraie
lumière est dedans/ mais je ferme les yeux/ quand je crois les ouvrir", ou qu'il lance des aperçus vers notre être profond :"Inséparables comme les torsades de l'ADN/ la joie profonde/ et l'infinie tristesse".
Tout n'est pas sombre dans la poésie de Jean-Pierre Farines. . Retenons à cet égard l'image des martinets qui "Soudain nagent/ à même le silence", ou encore la première
et la dernière parole de cet ouvrage : "Le jour est né d'un arbre en fleurs".
Gilles LADES
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Petits poèmes du jour et de la nuit, Jean-Pierre Farines.
Prix global en euros : 16,00€ (+ port/emballage : 4,00€)
PASSANT(S) de Jean-Pierre Farines
Editions Alcyone (Collection Surya)
Né Paris en 1941, Jean-Pierres Farines, séparé de ses parents pendant l’occupation, a passé sa petite enfance près de ses grands-parents, dans le Lot, jusqu’à la Libération. Sans doute en a-t-il conservé, en plus de souvenirs empreints de lumières multiples, le sentiment d’être toujours déplacé.
Ancien professeur de Lettres, il est aussi co-fondateur et animateur de la revue Arpa. Depuis plusieurs décennies, il échange ainsi une importante correspondance avec des poètes de tous pays.
Passant(s) est le deuxième recueil publié par les Editions Alcyone, après Petits poèmes du jour et de la nuit.
TEXTES
Je vous écris de nulle part
où je suis arrivé très tôt
un matin d’hirondelles
et de mésanges bleues
**
Viens-tu d’ici je viens
d’un ici plus beau
que les édens perdus
des mémoires géométriques
**
Matin si beau pourtant
où l’horizon écrit ses lignes
de ciel et d’arbres
couleurs d’incertitudes
**
Feuilles vertes feuilles
mortes gribouillées d’écritures
nervures étreintes
au vent passant éteintes
**
Murmures de l’arbre
depuis toujours passant
mimant avec le vent
le pas à pas de son éternité
**
Pervenche les yeux du ciel
étrangère symétrie
regarde sans comprendre
à l’envers de la nuit
**
Silence désaccordé
fausses notes sans voix
devant le vide vivant
de la Question
**
Étranger aux mille moi
scrutant sans voix
la solitude
au désespoir d’aimer
**
Qu’ai-je fait comme toi
passant qu’entendre et voir
encore sans savoir dire
de tout ce qui était
**
Au bord du présent
dans l’eau de la fontaine
un joyeux bouquet de lumière
miroite et chante pourtant
**
Qui es-tu toujours triste
à regarder l’hiver
même au printemps disant
l’indicible possible
**
Aux fenêtres ouvertes
fleurissent des sourires
sous les mains attentives
qui arrosent les roses
**
Être un passant puis l’autre
et celui qui viendra
portant sans le savoir
l’éternelle chance d’être
Extraits de Passant(s) de JP Farines
© Editions Alcyone
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PASSANT(S)
de JEAN-PIERRE FARINES
18,00€ + forfait port et emballage : 4,00€
L'AUTRE JE, JEAN-PIERRE FARINES
EDITIONS ALCYONE
Né Paris en 1941, Jean-Pierres Farines, séparé de ses parents pendant l’occupation, a passé sa petite enfance près de ses grands-parents, dans le Lot, jusqu’à la Libération. Sans doute en a-t-il conservé, en plus de souvenirs empreints de lumières multiples, le sentiment d’être toujours déplacé.
Ancien professeur de Lettres, il est aussi co-fondateur et animateur de la revue Arpa. Depuis plusieurs décennies, il échange ainsi une importante correspondance avec des poètes de tous pays.
TEXTES
je
lui
toi
moi
le poème a des ailes
et marche sur les toits
comme un oiseau de lune
respire la lumière
et s'étonne de naître
sans savoir où il va
**
Être dans ce monde
quel étonnement
avant même la naissance
présence
**
Noir
sorti du dessus du ciel
du fond des yeux
des Dieux
**
Jaillie du noir immense
la vie
comme une source
de ténèbres où s'invente
le plus clair des cieux
**
La vraie lumière
est déjà loin
si loin
on pourrait l'appeler
nostalgie
**
Accepter d'être là
et simplement
s'étonner d'être
**
Tu sais bien
que tu ne sais pas
reconnais seulement
l'inconnaissance
**
Conjugue le présent
écolier de passage
rien d'autre n'est si urgent
que d'être
maintenant
**
Qui es-tu
toi moi soi
qui parcours l'inconnu
apprends les règles par cœur
et crois savoir
**
Ils sont tous là
tous les autres
pas plus autres que moi
et toi
qui es-tu
sinon celui qui te cherche
que tu n'écoutes pas
Extraits de L'autre Je de J.P. Farines
© Editions Alcyone
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L'AUTRE JE, JEAN-PIERRE FARINES
EDITIONS ALCYONE
18,00€ (+ port 04,00€)
Recension du recueil L’autre je de Jean-Pierre Farines
par Éric Chassefière
C’est d’un étonnement («Que fait / je / dans ce monde») que nait la quête de l’autre je, dans l’urgence de n’être que là où l’on est, questionnant seulement car sachant qu’on ne sait rien, et qu’est là, silencieuse, la vraie connaissance. Ce je, c’est celui-là en nous qui est pure présence au monde, celui dont Jean-Pierre Farines cherche en lui la naissance, derrière le bruit de la voix et le martèlement du pas. «Tu parles / et tu n’entends pas / l’autre voix / impatiente d’être / qui te rappelle», ou encore «Mon corps marche / sans moi / et je crois / que je suis», «Tu avances et / tu oublies / la question / qui te précède / et te suit / et s’offre / à chaque pas». Se placer dans l’état d’écoute, coïncider avec soi-même, avec son silence, s’éveiller dans le soir plutôt que dans le matin, dans l’obscurité à inventer plutôt que dans la lumière donnée: «Invisible / dans le soir s’éveillant / écouter déjà la nuit / marcher sur le silence / présence». C’est du silence que nous faisons en nous, de la nuit où nous plongeons nos yeux, que naît l’autre je: «qui es-tu / sinon celui qui te cherche / que tu n’écoutes pas», questionne le poète. S’écouter soi-même, vraiment, dans le silence de sa seule présence au monde, faire de l’inconnaissable la connaissance, du rien de l’instant le tout de la vie, n’être que dans le rien pour être soi-même. «Accepter d’être là / et simplement / s’étonner d’être». Lumière qui ne naît pas de quelque source extérieure à l’être, mais jaillit de l’obscurité elle-même, de la nuit enlaçant la nuit (« Un soleil noir / étreint la nuit d’une silencieuse / ferveur»):
Jaillie du noir immense
la vie
comme une source
de ténèbres où s’invente
le plus clair des cieux
C’est la beauté divine du vivant, nous confie le poète, qui éclaire l’instant, et donc ce je qui se cache en nous. Ce je caché, il ne s’agit pas seulement de l’imaginer, il faut surtout le voir vraiment, le voir avec ses yeux : «Attentif / à ce rien / je vois / je / finirai-je par naître». L’idée, partout présente dans ces poèmes, que l’on n’est pas encore né, que l’on n’a pas encore été («Pourquoi / disparaître encore / avant d’avoir été»), qu’un autre est à naître en nous qui deviendra le vrai nous-même, dans le vrai présent : «Être / cette flamme / jaillie de rien / qui éclaire / le vrai présent». La vraie sagesse.
La quête est difficile, on se perd entre le faux et le vrai soi, le savoir et le sans savoir: «Perdu loin de toi / perdu entre je / et moi / dans un rêve / un sans savoir / désorienté». Car il faut rentrer dans la peau de l’étranger, celui qui ne fait que passer, qui ne peut prendre pour maison que l’instant, qui à chaque instant invente son rêve: «Étranger / dormant / à chaque instant / dans un rêve nouveau». Devenir le nomade de sa vie, le sans lieu ni destination, être capable de s’appréhender dans la fuite des instants: «reprends ton souffle / cet instant / puis l’autre / surprends toi / toi-même / encore en train de fuir» pour précisément s’approprier le rien de chaque instant, cette lumière «déjà loin», dont le poète nous dit qu’«on pourrait l’appeler / nostalgie». Vivre, peut-être, dans la nostalgie de la lumière faite lumière, être ce passé qui sans cesse s’actualise, renait au présent de l’être. Faire vivre la lumière, la profondeur de la lumière, de seulement l’espérer, devenir vivant à cette lumière, être double, à la fois je et moi:
Aimer ce monde double
où je vois
que je suis