Hélène Vidal

N.B. Nous avons publié un second et un troisième recueil de poèmes d'Hélène Vidal : Haute-tension (accompagné de la reproduction couleur de neuf toiles de Marie-Claude Cavagnac -Voir la présentation, après la photo d'Hélène Vidal) et À Galizano.

Olivine, Hélène Vidal

Editions Alcyone (collection Surya)

Cet ouvrage est orné d'une encre.

978-2-37405-005-8

Née dans les Hautes Pyrénées, après des études de Lettres Modernes et d’Histoire de l’Art, Hélène Vidal devient libraire à Tarbes. Elle croit encore et toujours au pouvoir des livres, de la nature, et choisit la poésie pour résister comme elle le peut. Elle aime “à mettre les pieds du poème dans le plat de l’existence”, comme le préconise Jean-Pierre Siméon, pour un peu mieux avancer dans ce monde.
Elle a publié plusieurs recueils de poésie chez différents éditeurs ainsi que des poèmes ou nouvelles dans des revues spécialisées : Décharge, Concerto pour marées et silence, Archipel, Diérèse, Saraswati, Verso, 7 à dire, la revue d’artistes de La Canopée et Lieux d’Etre.

 Parlant de Olivine, Thierry Le Saëc écrit :
Poésie de l'apaisement, du simple bonheur de regarder sur le bord des margelles ce qu'il advient de la pluie, de l'horizon qui peut se tenir debout sous la cape du vent.
Récolter ces petits riens comme les trésors de nos enfances pour s'offrir des marelles et des tours de manège enchantés contre ce monde qui gronde. Une poésie terre à bonheur, disait Guillevic.
Poèmes de la guérison aussi, puisqu'il suffit des montagnes pour guérir doucement, du magnolia dans le jardin ou du tamisé de la lampe pour que la peur et l'effroi reculent. Et écrire toujours puisque l'âge, enfin, réduit les blessures.

N.B. Vous pouvez écouter des poèmes d'Hélène Vidal en cliquant sur la flèche du fichier MP3 en bas de page.

 

TEXTES


Soudain
l’envie
effluve de bonté
rond dans l’eau
ou embrun
le fou d’un parfum
qui s’échappe
 
La pirouette d’un papillon
le magnolia dans le jardin
un appétit
encore
azure la turbulence dans les arbres

**

Comme elle était vivante

cette seconde

un goût de réglisse

posée

libellule

jacinthe d'eau

et l'enfant autour des pigeons

 

Il y aura eu cette seconde

quand nous n'existerons plus

**

Sur la cape du vent
boule de pissenlit

La guitare et le ciel
fredonnent sans fêlure

Ne plus descendre
entre nuages

Se rappeler uniquement le son
du prénom qu’on épelle

**

Olivine
leurs regards
se mangent         

Un miel d’anciens jeudis
ou clair de paille   
il faudra avancer
sans gouvernail       à l’aveuglette

Chercher
ce qui foudroie ou qui flambe les peines
ce qui fleurit au centre de leurs corps
vibrionne
ronronne
quand les pieds nus découvrent l’herbe

Hélène Vidal, extraits de Olivine

Copyright : Editions Alcyone

Reproduction interdite sur tous supports.

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Note de lecture de jacqueline Saint-Jean sur Olivine de Hélène Vidal :

Précédé d’un avant-propos de Thierry Le Saëc et d’une encre de Silvaine Arabo, tous deux bellement accordés au texte, le livre s’ouvre sous le signe de Paul Jean Toulet : « En Arles où sont les Aliscans … prends garde à la douceur des choses ». 
« Olivine », prénom ou pierre semi précieuse, projette d’emblée un vert lumière doré sur les mots à venir. Pierre protectrice, dit-on, qui purifie, apaise, aide à lutter contre colère et tourments, aller de l’avant, à reconnecter des êtres qui se seraient déjà rencontrés dans une autre vie… Quoi qu’on en pense, étrange correspondance avec ces poèmes. Au cœur du livre un poème déploie ce vert végétal, « amical », nourricier, « un soin pour le mal des questions ». On en retrouve des échos dans « l’éclaté vert » des yeux ou « l’instant plissé en vague de jade », toujours mêlé au doré, au fauve, ou irriguant le bleu comme dans l’encre de Silvaine Arabo. 
Ainsi baignée, l’écriture est ce recours, ce chemin vers une paix encore fragile, vers les instants sauvés des ombres. Rôdent encore « des bribes de passé », « la colère à piétiner », les obsessions à user… Il y faut écoute, « oreille absolue », « attente d’un ailleurs », franchir l’hésitation, marcher vers l’inconnu , « le ciel est à fendre aujourd’hui ». « Dételer le rêve », parier pour la vie. A petites touches délicates, « mezzo », sans rien qui pèse ou qui pose, déployant l’éventail sensoriel en images inédites, « le fou d’un parfum », « la griffe du bleu » ou la « cape du vent », en émois pudiques, peu à peu vient la plénitude de l’accord, « Il fait parfait ». Et « les mains se racontent ». 
Poésie de l’éphémère, sensible et subtile, « dans ce mouvement solaire où le poème revient à nous, limpide et disponible », comme l’écrit Thierry le Saëc.

Jacqueline Saint-Jean

 

Olivine, Hélène Vidal

Prix global France en euros : 14,00€ (+ port/emballage 4,00€)

Poèmes d'Hélène Vidal dits par Silvaine Arabo

Hélène Vidal

Hélène Vidal

Hélène Vidal et Marie-Claude Cavagnac

HAUTE-TENSION, LIVRE D'ART

EDITIONS ALCYONE (COLLECTION VARUNA)

POÈMES D'HÉLÈNE VIDAL

AVEC NEUF TOILES DE MARIE-CLAUDE CAVAGNAC

Hélène Vidal vit et travaille dans les Hautes-Pyrénées. Libraire à Tarbes après une maîtrise de Lettres Modernes et une licence d’Histoire de l’Art, elle anime aussi des ateliers de jeux d’écriture. Elle a publié plusieurs recueils de poèmes et on retrouve ses textes dans plusieurs revues, parmi lesquelles Décharge, Saraswati, 7 à dire, L’Arbre à paroles, Archipel, Diérèse.

Marie-Claude Cavagnac est autodidacte, puisqu’elle ne s’est donnée à la peinture qu’après des études médicales. Elle est artiste peintre, affiliée à la Maison des Artistes depuis 1997 (artistes professionnels). Elle vit et travaille en Aveyron.

Les couleurs chaudes ont longtemps « envahi » sa toile. Aujourd’hui elles se déclinent par tous les tons de gris jusqu’au noir. La matière reste l’élément essentiel de ses surfaces. À la charnière de l’abstrait et du figuratif, ses œuvres sont toujours inspirées par la nature. En travaillant sur la texture de la peinture, l’artiste se plaît à réduire l’écart entre les contraires, ce qui permet à la matière de dégager son énergie. Son goût pour les grands espaces se montre sur ses toiles par, selon son expression propre, une « peinture silencieuse » (grandes plages de vide).

Cette artiste, authentique dans son travail, se situe loin des courants de la mode. Elle capture la poétique du moment et fonctionne au désir et non au « goût ». Tout cela nous permet de soulever un peu une première écorce et de comprendre que Marie-Claude Cavagnac est avant tout une humaniste et que l’être humain est au centre de son travail, de son parcours et de son voyage à elle.

Il est toujours intéressant et fécond de faire dialoguer les arts entre eux : poésie etpeinture mais aussi poésie et musique, peinture et musique, architecture et musique,etc. Ici, les poèmes d’Hélène Vidal accompagnent les toiles (technique mixte) deMarie-Claude Cavagnac et viennent prolonger la rêverie (au sens bachelardien du terme) du lecteur/spectateur. Laissons-nousporter par ces images sur lesquelles viennent résonner les beaux textesd’Hélène Vidal.

 

TEXTES 

 

Les arbres 

S’en vont

Rouges  

Traversent d’autres lunes

Rouges 

N’en finissent pas

De bâtir leur forêt

**

Ombres chinoises

Ou nuit sans lune

Une canule de vermeil

Oscille dans la grange de la mémoire

Sur le sol traînent des empreintes 

Le glacé de la neige prouve la pertinence de l’hiver

**

L’habit pèse sur les épaules

Quand l’invisible pointe dans le regard

Sèchent les larmes dans la tempête

L’appel des fins de jour palpite 

Dans l’ambre des souvenirs

Qu’on caresse pour en retenir les aspérités

Il brûle ce temps disparu

**

Plus haut que la rumeur

Dans la vapeur des neiges

L’ombre se glisse doucement

Dans les traces 

On perçoit une éclisse de sang

**

Le dépassement des mots

Tu pousses jusqu’au cri

Dans la toile des branches

Tu montes

Vers la canopée

Pour atteindre ce lieu

Où le feuillement des hêtres

Apporte une réponse 

**

Un effort de lune

Dans le profond du ciel

Les bâtons bougent

Et la tramontane danse

Demain un matin de courroux 

Peut-être envahira le sort de nos pensées

**

Le fantôme de lumière 

Brouille les pistes

Autour d’un ciel fêlé de vent

Quand le nuage couve sa mue

Le brasier bruisse sous la ligne à haute tension

Avec le regret des idoles

Le passé ne s’égrène plus

Poèmes d’Hélène Vidal 

extraits de Haute-Tension

© Editions Alcyone

 

- Vous pourrez écouter prochainement des extraits de 

                    HAUTE-TENSION

dits par Silvaine Arabo (fichier MP3 en bas de page).

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HAUTE-TENSION

de MARIE-CLAUDE CAVAGNAC ET HÉLÈNE VIDAL

17,00€ + forfait port et emballage : 4,00€

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À Galizano, de Hélène Vidal

Editions Alcyone (Collection Surya)

©️ Editions Alcyone


Hélène Vidal vit dans les Hautes Pyrénées, libraire à la retraite et autrice en activité elle savoure ce temps de l’écriture, alimente son blog régulièrement <https ://carre-d-encre.hubside.fr> anime des ateliers de jeux d’écriture, propose des lectures à deux voix quand le printemps salue la poésie.


Jacqueline Saint-Jean écrit à propos de son travail :
« Poésie à touches sensibles, à fleur d’âme et de peau, entre grâce et gravité, avivée par la finesse des sensations, aimantée par la nature, les couleurs, les livres, en quête d’allègement et de partage ».




TEXTES


À Galizano

Le soleil s’accroupit
Les falaises s’endorent
La crique
Protège l’innocence
L’horizon se polit
Ici les inquiétudes ne pèsent rien.


*
Les rais du soleil
S’appauvrissent
Là ma voix
S’unit à la brise
Pour frissonner de souvenirs
Et appeler à l’aide
Pour minimiser
Ce qui doit patienter

La vigueur d’octobre encore
Grésille sous le feuillage
Une fauvette se voile de roux
Et l’écureuil s’agite dans les branches

L’automne rehausse ce bel aujourd’hui.


*
S’endormir dans un petit creux
Et ne plus penser

S’abriter des intempéries
Et sauver ce qui reste de soi

Trouver ce qui l’habitera
Ce qui éclairera les fenêtres la nuit
Ce qui alimentera une nouvelle vie

Continue à chercher.


*
Sous des miasmes endormis
Une prémonition
Tapie
Elle veille au plafond
Prête à fondre
Dans un murmure
Elle nous confirme sa présence
Pour prévenir qu’elle enflera
Qu’elle détruira
Ce qui invite à la quiétude
Dans l’espace de nos maisons
Elle piétine
Piaffe
Puis soudain se tait
Feint de se domestiquer
De s’apaiser
De disparaître
Mais…


*
Indécise
Tu oscilles
Tu ne sais plus
Tu ne sais pas
Ce qu’il faudrait
Pour guérir toutes tes enfances
Pour réduire tes souvenirs
Pour annihiler ce présent
Trop douloureux sur tes épaules
Tu perds l’équilibre
Tu t’écorches à tous les éclats
Tu voudrais trouver sans faillir
La porte qui te sauvera
Tu essaies


*
Tu recules
Tu moulines tant de frayeurs
Les jours perdent leur connaissance
Un tumulte de sables mouvants
Que tu veux fuir
Qui te rattrapent

Pourtant dans ta gorge on perçoit
Une frêle tonalité
Un brin de rouge dans une esquille
L’avenir va se réchauffer.


*
Sur le bout de l’index
J’ai laissé un goût de pistil
Une toiture bancale
Aide à formuler le vent
Je voulais entraver le temps
J’ai serré dans la paume
Un brin de lin
Une coque de bois petite
J’ai accroché la nuit
À la patère de l’essentiel.


*
Sur la grève
De longues vagues s’acheminent
Des lambeaux d’algues se déploient

Le crépuscule se referme
Des copeaux de lune
S’illusionnent d’une autre terre

Sans urgence
Sans ce lierre qui menotte les rêves
On contemple

Bordée d’oubli
Une rousse lumière divinise le ciel

Simplement une vapeur de soie
Enveloppe cette crique de Galizano.


Extraits de À Galizano

Hélène Vidal

© Editions Alcyone


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À GALIZANO

de HÉLÈNE VIDAL

14,00€ + forfait port et emballage : 4,00€